01 novembre 2013
Martial, tout ça pour ça.
Le monoplace se hissait lentement le long de le dune, battue par les vents et la pluie d'une soudaine averse. On y voyait rien et le décollage, prévu pour le lendemain matin, semblait compromis. Risqué même. De fait, le chef de brigade envisageait une sortie honorable: comment virer tous ces badauds, journalistes et officiels en cas d'annulation? Il risquait sa place, le savait, mais à six mois de la retraite...
C'était toujours plus agréable que ces saletés de passeurs qu'il avait dû débusquer des années durant et lui avaient bouffé un œil!
Les clandestins c'est la vie, il y en aura toujours, il y en a partout, mais pas crever dans une citerne ou finir au tapin comme ces gosses! Manque de bol, il était trop gentil, le brigadier, et on savait bien qu'il les laissait passer, les Afghans et les autres. Il claquait les dealers mais après tout, on pouvait bien vivre où on voulait, même chez lui, ça lui était bien égal.
Balancé...on l'avait balancé à ses chefs le jour où deux mastards lui avaient cassé la gueule sur les quais. En plein jour et devant témoin, ces mecs récupéraient leurs dû: trois gosses planqués sous des couvertures que Martial n'avait pas voulu voir et qui leur devaient du fric. Et boum!!! Pleine poire le cou de boule! Dix jours d'arrêt et tout le monde au poste: fallait bien s'expliquer.
Dans un anglais parfait, les truands vous racontaient les magouilles du gendarme, comment il vous piquait 15 ou 20 mille balles et vous faisait chanter du style « fais gaffe, tu passeras plus personne et j'ai des relations etc.. »!
On en déduisait donc que cet ancien boxeur favorisait l'émigration clandestine depuis sa prise de fonction et qu'il utilisait des méthodes pas toujours très nettes. Hoptroptard! La préfète préférait une mutation à un scandale et le pauvre homme assurerait donc la sécurité des cérémonies commémorant le centenaire de la traversée. LA traversée, bien sûr, Blériot et toutes leurs conneries! A Calais, ville de Sangatte, des campements et donc...des passeurs qui lui foutaient en l'air 30 ans de carrière dans l'armée!
Sur la dune, le coucou trônait sur la ville comme l'empereur d'un pays misérable. On ne savait même plus piloter des engins pareils, c'était risqué. Comme traverser l'Europe et finir au poste ou en centre, ou même mort avant d'arriver. Mais il fallait y aller, et tout le monde savait qu'on savait que finalement, Kaboul ou la taule, on ne choisit pas son camp dans ces conditions.
On laisse tomber la neige.
Fin.
Excellent voilier, le Milan Royal semble parfaitement maîtriser les airs. Profitant des courants aériens, les ailes fortement courbées, la queue servant de gouvernail, il parcourt inlassablement son territoire. Plutôt mauvais chasseur, il a tendance à parasiter d'autres rapaces auxquels il dérobe les proies. Espèce relativement rare, en diminution et essentiellement européenne, le Milan Royal est en partie sédentaire: certains individus pourtant hivernent de l'Europe méditerranéenne à l'Afrique du Nord.
(Les oiseaux rapaces / Phlippe Garguil / Editions Jean-Paul Gisserot 1990/2003)
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