01 novembre 2013

Le petit moine, suite et fin.

Arrivé au Port, le petit moine n'eut qu' une envie, celle de raconter ses aventures à ses amis Africains, Bouddhistes et paysans. Il avait bien le temps. Quand, l'heure venue, il reprit la route vers la ferme qu'il avait échangée contre une bouteille de Pastis, il rencontra la pauvre Kakou enceinte jusqu'au dents, couverte de bleus et trainant derrière elle une ribambelle de gamins tous plus mal fagotés les uns que les autres. Il reconnut immédiatement sa petite fiancée mais se demanda comment elle, qui parlait dans ses rêves, avait pu en arriver là. En fait, elle faisait la manche et était devenue alcoolique: « - Je me suis rendue à la ferme que le sage Bouddha m'avait indiquée, et je me suis mariée avec le fermier...croyant épouser mon petit Tuan. Et je te retrouve sans le sou, comme moi, alors que la ferme appartient à un proxénète de la ville et que le fermier t'a volé, et moi, violée quand je l'ai épousée pensant devenir ta femme. « -J'ai six enfant aujourd'hui, et je dors sur le trottoir. Aide moi, petit Tuan!!!! » A ces mots, le moine perdit son sang-froid et insulta copieusement la prostituée qu'il voulait encore épouser deux jours auparavant, la traita de tous les noms et lui donna l'ordre de la suivre dans les montagnes, là-haut, dans son pays à lui, un pays où elle s'occuperait des enfants et tiendrait la maison du matin au soir, sans argent, parce qu'elle l'avait bien mérité, cette pute! Il était près a la gifler, et devant ses protestations lui asséna d'un ton sec: « C'est moi qui donne les ordres, roule maintenant, j'ai pas qu'ça à foutre! » Le moine avait perdu son sang-froid, mais Bouddha, oui le Sage Bouddha, apparut soudainement aux deux fiancés et, tapant sur l'épaule de l'apprenti maquereau, bien peu enclin à écouter les misères de sa tendre épouse, lui demanda simplement: « Hey! Qu'est-ce que je viens de dire? » Fin.

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