12 octobre 2014
Promenades.
Je ne laverai pas ce soir
Je ne ferrai pas les carreaux
Je suis devenu l'enfant sage
Qui vous tourne le dos
Et tandis qu'un mirage
Décolle droit vers la Lune rougie
Je ne crois plus aux images
Je dors, et je souris.
Quand viendra l'heure du repos
Oui, quand arrivera-t-il
Le don du ciel, aux soleil
Couché sur un lit de jonquilles ?
A force de haine et de mots
Je suis reparti à la guerre
Et plus je vais, plus j’espère
Pouvoir un jour mourir tranquille.
Où vont ces hommes
Par les frontières ?
Que cherchent-ils
Que viennent-ils faire ?
Et quant à nous
Dans nos cimetières
Déjà encombrés de soldats
Nous les laissons périr en mer
A Calais ou Lampedusa
Et nous assistons, médusés,
Aux jeux affreux et terrifiants
D'une petite bande de flics, rusés,
Dans leurs costumes de petits blancs.
Je ne laverai pas ce soir
Je ne ferrai pas les carreaux
Je suis devenu l'enfant sage
Qui vous tourne le dos
J'ai autre chose à faire
Que vivre dans cet enfer
Et je tendrai mon bras malade
A ces enfants en promenade.
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